Comment légiférer le comportement des députés quand ce sont eux-mêmes qui font les lois ? C’est la question qui se pose depuis l’affaire Fillon. Tout récemment, je suis allé en séminaire dans le cadre d’un incentive, lors duquel j’ai pu aborder cette question avec beaucoup de monde. Et je me suis aperçu dans quelle mesure cette affaire a heurté le public. Quel que soit l’horizon politique, le dépit était bien présent. Même ceux qui soutenaient le gagnant de la primaire le défendaient pour son programme, mais ils étaient eux aussi scandalisés par les réactions de leur champion. Cette affaire a vraiment dégagé tous les dysfonctionnements du système français. Mais le pire reste quand même la lapidation des médias que Fillon a tenté d’imposer. La transformation a été radicale, il a abandonné tout sens de la mesure : il a accusé Macron, séminaire blâmé les journalistes. Condamner ces derniers est maintenant habituel dans ce type d’affaires. Mais là, Fillon a poussé le bouchon un peu loin. Jean-Pierre Raffarin a tout simplement demandé à ce qu’on invective les journalistes avant le speech de Fillon ! Un vrai mini-Trump.L’irrespect dans toute sa splendeur ! Notre démocratie a un vrai problème : un certain nombre d’élus la prennent pour une mine d’or. Les exactions de Fillon ont montré qu’aucune autorité ne régule la comptabilité de nos élus : ceux-ci agissent en toute liberté, au-dessus des lois. Il serait plus que temps de cadrer ce microcosme. Les députés seraient bien inspirés de prendre l’exemple de l’Elysée. Avant 2009, l’Elysée n’était enchaîné à aucun devoir de transparence. Je n’ai pas apprécié les années Sarkozy mais il faut lui reconnaître ce pas en avant, il a fait en sorte que le budget de l’Elysée. Depuis cette époque, les dépenses de la structure sont connues ! Ca n’a rien de rare dans une démocratie, et il est temps qu’une autorité soit accréditée à s’intéresser à nos parlementaires. En tout cas, j’ai trouvé cet incentive entreprise. Voilà l’agence qui l’a programmé, si vous voulez voir à quoi cela ressemblait.